Samedi 3 juin 2023 - Corine Defrance
Françoise Frenkel, portrait d'une inconnue
Conférence par Corine Defrance, directrice de recherche au CNRS, enseignante à l’université de Paris 1 - Panthéon-Sorbonne et spécialisée dans l'histoire franco-allemande, a enquêté pendant cinq ans sur Françoise Frenkel en partant sur ses traces à travers l'Europe, de la Pologne au sud de la France.
En 2015, après soixante-dix ans d'un long oubli, le livre Rien où poser sa tête de Françoise Frenkel est redécouvert en France. L'impressionnant parcours de cette femme nous parvient miraculeusement intact, sa librairie française à Berlin, sa fuite dans la France occupée, la déportation à laquelle elle réussit à échapper, son passage en Suisse. Le livre connaît un succès immédiat et est traduit dans plus de onze langues.
Ressuscité, son nom fait surgir de nouveaux documents. Lettres, archives de police et d'Etat provenant de tous les pays qu'elle a traversés, carton d'inédits conservé pendant quarante ans dans sa famille suisse, publications datées d'avant et après la Seconde Guerre mondiale.
Mercredi 25 avril 2023 - Pascal Blanchard
Colonisation & Propagande. Le pouvoir de l'image
Conférence par Pascal Blanchard, historien, chercheur associé au CRHIM à l’université de Lausanne (Suisse), codirecteur du Groupe de recherche Achac (Paris), est spécialiste en histoire contemporaine et de l’histoire coloniale.
La fin de l’empire colonial français et la guerre d’Algérie, se sont aussi accompagnées d’une guerre des images et de propagande. En fait, cette « guerre des images » a commencé quelques décennies plus tôt et c’est ce contexte propagandiste qui permet de comprendre et de regarder autrement ce conflit.
A partir du livre Colonisation & propagande. Le pouvoir de l'image, l’historien Pascal Blanchard plonge dans plus d'un siècle de propagande, de la IIIe République naissante (1870) à la chute de l’Empire (1962), montrant que la propagande coloniale a fait partie du quotidien des Français. Tous les supports ont participé à cette apologie de la « plus grande France ». Au cœur de l'Etat, une Agence des colonies a été le fer de lance de cette propagande, et beaucoup ont oublié son action. Génération après génération l'idée coloniale a fait son chemin, pour devenir consensuelle durant l'entre-deux-guerres et se prolonger jusqu'aux dernières heures de l'Algérie française et même au-delà. Cette approche inédite sur l’histoire coloniale, mais aussi politique et historique, participe au travail de déconstruction en cours sur l'héritage de la colonisation, nous permettant de regarder autrement ce passé et ses résonances dans le présent.
La séance s'est clôturée avec une séance de dédicaces de son ouvrage organisée en partenariat avec la librairie Dallongeville Gerboux.
Conférence par Michel Winock, immense historien, professeur émérite à l'Institut d'études politiques de Paris, spécialiste de l’histoire de la République française et des mouvements intellectuels contemporains et fondateur de la revue L’Histoire.
Été 1944 : la 2e DB entre dans Paris, ouvrant le sacre républicain de Charles de Gaulle aux Champs-Élysées. Un vent d'espoir se lève, appelant à l'édification d'un nouveau régime et d'une nouvelle société. Trois ans plus tard, cet espoir est brisé. La guerre froide acte une autre partition du monde, tandis que la IVe République naissante reproduit l'instabilité de la IIIe et l'éternel retour des partis. Chroniqueur inspiré de cette période oubliée, alors qu'elle se révèle d'une richesse inouïe, Michel Winock a choisi de la raconter au moyen des grands événements non seulement politiques, mais aussi culturels, judiciaires et sportifs afin d'offrir un tableau global.
Un voyage de la Libération à l'épopée de l'Exodus en passant par l'épuration, la crise coloniale, le départ de De Gaulle et la naissance du RPF, la position centrale du PCF et les grandes grèves de 1947, mais aussi le tribunal de Nuremberg et le procès Petiot, Sartre et Camus, la loi Marthe Richard, le premier festival de Cannes et le grand retour du Tour de France. Une enquête historique qui interroge plus largement sur le mystère français, ses sempiternelles divisions jurant avec son idéal universaliste et sa capacité à conjurer les épreuves.
La séance s'est clôturée avec une séance de dédicaces de son ouvrage sur la question organisée en partenariat avec la librairie Dallongeville Gerboux.
Conférence donnée par Joël Cornette, agrégé d’histoire, professeur émérite à l’université Paris 8-Vincennes.
Du premier Capétien au dernier des Bourbons, la tentation et l’affirmation « absolutistes » n’ont cessé d’être la marque de la monarchie française, son ADN en quelque sorte. Les deux siècles encadrés par les règnes de François Ier et de Louis XIV constituent un effervescent laboratoire politique. Il expérimente des formes de gouvernements centrés sur la personne royale.
Le corps du souverain, « fort » (François Ier, Henri II, Henri IV, Louis XIV), ou « faible » (François II, Charles IX, Henri III, Louis XIII dans une certaine mesure) constitue le moteur de cette quête du pouvoir absolu : les épisodes de troubles, d’oppositions, de guerres civiles ou religieuses, sont contemporains d’un roi enfant, absent, décrédibilisé, à l’exemple des guerres de Religion (1562-1598) ou de la Fronde (1652-1652). Cette hyperpersonnalisation de la puissance est la contribution française à l’histoire de la souveraineté, une spécificité qui a traversé les siècles, les régimes, les révolutions. Jusqu’à notre monarque républicain.
La séance s'est clôturée avec une séance de dédicaces des ouvrages Le roi absolu. Une obsession française 1515-1715 (Tallandier, 2022) et Anne de Bretagne (Gallimard, 2021) organisée en partenariat avec la librairie Dallongeville Gerboux.
Conférence par Arnaud-Dominique Houte, professeur d’histoire contemporaine à Sorbonne-Université. Il est notamment l'auteur de Propriété défendue. La société française à l’épreuve du vol. XIXᵉ-XXᵉ siècles (Gallimard, 2021 - Prix du livre d'histoire du Sénat 2021) et Le métier de gendarme au XIXe siècle (PUR, 2010).
Le vol est une des réalités les mieux partagées (hélas) de notre expérience sociale. S’agit-il pour autant d’un phénomène atemporel, qui échapperait à l’Histoire ? Certainement pas, et le conférencier s'est intéressé dans cette présentation, devant une quarantaine de personnes à expliquer les évolutions contemporaines de notre sensibilité au vol et aux voleurs.
Au XXème siècle dans une France qui célèbre la propriété, la protection des biens inspire des politiques de sécurité publique et des pratiques de surveillance privée (les serrures se renforcent, les chiens aboient, les voisins épient). Solidement enraciné, ce consensus propriétaire résiste au défi des contestations politiques, des crises et des guerres, mais il cède sous la pression des mutations sociales et culturelles qui s’accélèrent avec les années 1960-1970. Au temps des assurances et de la consommation de masse, le vol n’est plus la menace prioritaire ; plus banal, il n’en reste pas moins le principal facteur de l’insécurité moderne.
La séance s'est clôturée avec une séance de dédicaces, organisée en partenariat avec la librairie Dallongeville Gerboux.
A l'occasion de ses travaux de recherches sur la cathédrale de Noyon, la conférence donnée par Hugo Freby, doctorant en histoire de l’art médiéval à l’université de Picardie Jules Verne, avait pour objet de déterminer l’ampleur des modifications et réparations depuis l’achèvement du gros œuvre aux environs de 1200, de les contextualiser et d’identifier les causes qui les ont motivées, en distinguant les entreprises de sauvegarde, d’embellissement, d’adaptation aux usages liturgiques et les remises en état consécutives aux incendies et aux guerres. C'est donc un regard neuf que nous a proposé ce jeune chercheur sur la cathédrale devant une cinquantaine de personnes présentes.
L'assemblée générale de la société était organisée, après la communication sous la présidence de Jean-Yves Bonnard, en présence de plus de 30 personnes présentes et de nombreux pouvoirs.
Samedi 13 novembre 2021 - Nicolas Offenstadt
Que reste-t-il de la République Démocratique Allemande (RDA) ?
Sur les traces d'un pays disparu
Conférence par Nicolas Offenstadt, maître de conférences habilité à diriger des recherches à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Vendredi 22 et samedi 23 octobre 2021
Colloque : Les années 20 dans l'Oise
Le colloque des sociétés historiques de l’Oise, organisé à Crépy-en-Valois, se proposait de réfléchir sur les années 1920 dans l’Oise, depuis la fin de la Grande Guerre jusqu’au début des années trente marquées par l’entrée dans la crise économique.
Samedi 5 juin 2021 - Rémi Duvert
Soie et pneus : hauts et bas de l’usine de Clairoix (1926-2016)
Conférence illustrée par Rémi Duvert, historien amateur et membre fondateur de l'association « Art, Histoire et Patrimoine de Clairoix ».
Devant une vingtaine de personnes, selon la jauge demandée, Rémi Duvert, a présenté l’histoire de l’usine de Clairoix : une éphémère filature de soie, transformée en une manufacture de pneus Englebert, puis Uniroyal, puis Continental.